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Johnny Nicolas, horloger.
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Johnny Nicolas, au chevet du patrimoine horloger
Dans son atelier de Saint-Georges-sur-Cher, Johnny Nicolas redonne vie aux anciennes pendules de tous styles, avec une prédilection pour les horloges monumentales qu’il entend sauver d’une disparition annoncée. ».
C’est un atelier improbable le long d’une petite route communale. Au cœur de l’hiver, l’enseigne lumineuse « Au Temps retrouvé » tient lieu de halte surprise dans la campagne brumeuse. À l’intérieur, c’est une véritable caverne d’Ali Baba qui s’offre au visiteur : ici, un cadran monumental de la gare Saint-Lazare, là, deux horloges de gare Lepaute des années 1830/1850, dans le coin, deux comtoises, au fond, une collection de pendules début XIXe en attente de réparation. Le tic et le tac viennent rompre le silence de l’artisan au travail. Johnny Nicolas est ici dans son antre. Autodidacte, il a tout appris seul, puis au contact d’un confrère de Vouvray retraité qui lui a transmis le flambeau. Pourquoi l’horlogerie ? Parce que la mécanique, le goût du bricolage et un amour immodéré pour le patrimoine depuis tout petit. Sa première horloge, il l’a reçue en cadeau de ses parents, qui l’avaient chinée, après le leur avoir demandé alors qu’il n’était qu’un ado.
Féru de patrimoine
Il faut dire que chez les Nicolas, on arpentait régulièrement les brocantes en famille et le patrimoine était un passage obligé des vacances. Loin de traîner les pieds, le petit Johnny courait devant. « Tout petit, je traînais mes parents dans les églises, j’ai toujours été sensible à la beauté de ces édifices. » Bricoleur, il met les mains dans la mécanique pour comprendre, décortiquer, remettre en état. Pour le plaisir, comme il collectionne les livres et pratique la reliure. Professionnellement, Johnny devient guide conférencier pour le conseil général d’Indre-et-Loire aux châteaux de Chinon et de Candé, au donjon de Loches. Il intègre la garde républicaine à l’Élysée, sous Jacques Chirac, pendant deux ans, avant d’opter pour la fonction publique sans grande conviction. Il faut dire qu’une passion, quand ça vous tient au corps…
Dans son atelier maison, Johnny accumule les horloges et les pendules chinées ici et là, en brocante et sur internet. Les centenaires sous cloche y côtoient les pendules vintage des années 1950/1970 terriblement tendance. Mais petit à petit, il change d’échelle et se passionne pour les pièces monumentales. Il dégote sa première horloge de clocher en Normandie par internet. « Un jeune l’avait repérée chez une dame qui l’avait embauché pour vider sa grange. Elle s’en allait tout droit à la déchetterie… » Johnny Nicolas a rattrapé au vol cette pièce sauvée de la benne tout-venant où elle était promise à finir ses jours. Sa collection des horloges monumentales était ouverte.
Restaurer des trésors d’horlogerie
Devenu horloger à plein temps, Johnny Nicolas tente de sauver ces belles toquantes promises au rebut ou à mourir asphyxiées sous les fientes d’oiseaux, oubliées dans leur clocher depuis l’arrivée des jeunettes électrifiées. Loin d’être nostalgique d’un temps révolu, l’artisan voudrait juste qu’on considère à leur juste valeur ces incroyables horloges pluri-centenaires. Car il suffit de jeter un œil à l’horloge en fer forgé du XVIIe siècle qui trône sur son support de bois au centre de l’atelier, ou à sa coquette cadette de la fin du XIXe, conçue de fonte et de laiton, pour s’apercevoir que de véritables trésors d’horlogerie risquent de disparaître… Entre deux réparations de pendules, Johnny Nicolas part donc en croisade pour convaincre les collectivités que ce petit patrimoine mérite aussi d’être préservé et présenté au public.
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