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Marie-Cécile Fauchère a créé la boutique Fleurs d’antan.
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Reconversion : de la finance aux fleurs séchées
Si la boutique Fleurs d’Antan existe « physiquement » depuis quelques mois, Marie-Cécile Fauchère en avait lancé le concept il y a deux ans, alors qu’elle travaillait dans une banque, où elle accompagnait des professionnels dans leurs projets d’installation.
« Je suis d’origine réunionnaise. Dans notre famille, on se soignait par les plantes. Mon père était passionné de jardin et j’ai toujours baigné dans l’aromathérapie. Ma mère avait un goût très prononcé pour la décoration d’intérieur… la combinaison parfaite », sourit la jeune femme, qui explique ainsi comment, après des études de finances et quinze ans de conseil dans une banque, elle a été « rattrapée par la fibre de la fleur séchée » il y a quelques années. Elle lance alors Fleurs d’Antan sur Internet. « Cette deuxième activité m’offrait un bon complément de revenus. »
La crise sanitaire fait pencher la balance. Au revoir la banque, bonjour le projet de boutique. Marie-Cécile trouve l’endroit idéal à Lamotte-Beuvron et, après un an de travaux avec son menuisier de mari qui a « pratiquement tout fait : sol, murs, verrière, façade extérieure, porte… », la boutique ouvre en septembre 2021.
« Du fait de ma formation et de mon ancienne profession, la partie entreprise n’est pas le plus compliqué, explique-t-elle. Par contre, il a fallu monter l’univers Fleurs d’Antan ». Très impliquée dans les problématiques environnementales d’aujourd’hui, cette maman de quatre enfants se demande « ce qu’on va leur laisser. Faire attention, couper l’eau, éteindre les lumières, c’est bien, mais nous devons nous poser la question : comment consommer demain ? La réponse est : mieux ».
Écologique et artisanal
Consommer mieux, Marie-Cécile l’applique dans sa boutique. Pas de plastique, des fleurs « durables et zéro déchet » qu’elle fait sécher elle-même et dont les trois-quarts viennent de producteurs de la région (le dernier quart est français à 80 %).
Dans sa démarche, elle valorise également des artistes dont elle vend les créations dans sa boutique : boules à thé, herbiers, vases et pots à bougie garnis. « Mes précédents pots venaient d’Angleterre, explique la jeune femme. Je voulais faire mieux. » Elle coule maintenant ses bougies maison (cire de soja bio européen, parfums de Grasse, fleurs séchées) dans des pots créés, comme ses vases, spécifiquement pour Fleurs d’Antan, à Orléans.
Des tableaux avec des fleurs séchées mises en scène, une gamme d’infusions et de thés bio, des couronnes de fleurs et quelques plantes vertes complètent l’offre principale de la boutique – les fleurs séchées, proposées au détail ou en bouquet…
Fleurs d’Antan connaît des débuts très prometteurs, avec déjà une clientèle d’habitués, notamment de jeunes, ce qui prouve combien Marie-Cécile a su dépoussiérer l’image un peu désuète parfois associée aux fleurs séchées. Ses compositions se déclinent dans un univers poétique à la fois chic, bohème et tendre.
La jeune femme organise également des ateliers qui rencontrent un franc succès. Quatre personnes viennent ainsi tous les quinze jours le vendredi soir et repartent avec leur création (bouquet, couronne…).
À une époque où beaucoup d’échanges se font à coups de clics de souris, Marie-Cécile a fait le choix de ne pas vendre sur Internet. « Je ne fais pas de e-commerce pour des raisons éthiques, de développement durable. Je veux que le client vienne. » Elle tient par-dessus tout à la qualité de ses produits et de ses compositions, qui sont des pièces uniques. « Je ne répète pas mes bouquets. Ni aucune de mes créations. » Vous pouvez en admirer une partie sur le site Internet ou la page Facebook de la boutique… ou mieux, directement en magasin !
La clientèle du magasin est large, locale, bien sûr, mais pas seulement. On y vient de Lamotte-Beuvron, Blois ou Romorantin-Lanthenay, du département du Cher, voire de plus loin. « La boutique est atypique, donc les gens se déplacent, explique Marie-Cécile. Des magasins comme le mien, il n’y en a que deux autres en France, à Paris et à la frontière espagnole ! » Puis elle glisse, mystérieuse, qu’elle réfléchit à l’ouverture d’une deuxième boutique cette année, mais… chut ! Pour l’instant, c’est un secret…
Texte : Julie Bind – Photos : Cyril Chigot
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30 bis rue Durfort de Duras – 41600 Lamotte
fleursdantan.com – Fleurs d’Antan