Depuis la rue, on devine la beauté du lieu à l’intérieur. À peine le seuil franchi, on découvre une suspension végétale qui confère à l’endroit une note résolument poétique et délicate. L’ambiance générale est pleine d’élégance : dalles grises au sol, meubles en bois clair, pierre et brique au mur, etc. « On voulait faire un lieu agréable, où les gens se font plaisir et se détendent à l’heure du déjeuner ou au dîner », expliquent Éric Millet et Jean-Marc Perrigault, les créateurs de la crêperie-bar à cidre Comme un grain, située dans l’ancien restaurant étoilé Pertica, au cœur de Vendôme.
Le premier était formateur dans un centre de formation des apprentis ; le second, ingénieur de formation, a vite travaillé dans l’entreprise familiale, la Staf à Naveil. Tous deux le reconnaissent d’emblée : « On s’est connu en 2018, avant le Covid et on avait envie de passer à autre chose ».
Un lieu original
Leur pari est réussi : créer un établissement haut de gamme proposant des galettes et des crêpes, avec une touche de raffinement en plus. Ils se sont formés à L’Atelier de la crêpe, à Saint-Malo, un centre de formation créé par une « pointure » locale, Bertrand Larcher, fondateur du Breizh Café. « On souhaitait être opérationnels niveau galette », précisent Éric et Jean-Marc. S’ensuivent plusieurs expériences dans des crêperies en Bretagne, histoire de peaufiner leur technique.
Puis l’aventure Comme un grain commence. « On souhaitait ouvrir une crêperie, mais on voulait aussi se démarquer sur le cidre. »
Le duo se répartit les tâches : Éric officiera en salle, Jean-Marc aux fourneaux. Ce dernier précise : « Je prépare des galettes croustillantes comme celles de mon enfance dans le Finistère. » Le résultat mérite qu’on fasse une petite halte gourmande…
Au fil des saisons
Si la base reste la même toute l’année (du sarrasin bio pour les galettes, du pur froment pour les crêpes), la carte évolue au fil des saisons. « Notre carte est restreinte, on prépare tout. » En cette saison froide, par exemple, plusieurs galettes sont proposées : effilochée d’échine de porc, pickles, râpé gourmand, ketchup de pommes bio ; Saint-Jacques fraîches de la baie de Saint-Brieuc et crème de potimarron rôti ; champignons, châtaignes, échalotes, œuf miroir et sabayon à l’estragon ; saumon fumé Label rouge, fondue de poireaux au curry breton, tartare d’algues, etc. (Pour Noël, des galettes « festives » à base de poulet ou pintade à la crème étaient à l’étude, NDLR.)
Côté sucré, des crêpes au beurre ou au chocolat figurent au menu, comme des versions plus sophistiquées, à l’image de celle mitonnée avec une compotée de coings et citron, une crème glacée fleur de lait, du sumac, une chantilly verveine-menthe et noix ou celle aux pommes sautées flambées à l’eau-de-vie de cidre bio, crème de marron, etc.
Les créateurs du lieu sont attachés au local : fromage de chèvre de la ferme du Petit pont à Azé, porc de la ferme de Gorgeat à Azé, poires, pommes et coings du Verger du bel air à Vallée-de-Ronsard, miel de Sologne, etc.
Plus de 40 cidres et poirés
Pour la partie boissons, la carte donnerait presque le tournis ! Plus de 40 cidres – dont 4 à la pression – et poirés, sélectionnés avec minutie. Certains cidres proviennent du Luxembourg, d’Italie, de Lettonie, du Pays basque ou de Bretagne et chacun présente des arômes et des subtilités différentes. « Nous avons également une offre de vins de la région, avec, par exemple, Patrice Colin, Cédric Fleury ou Cyrille Sevin et son pétillant de sureau. »
Sur place, on trouve également une belle sélection de thés et d’infusions de la Maison Georges. Moins connu, le sobacha (« soba » pour sarrasin et « cha » pour thé, en japonais), une infusion de sarrasin torréfié à l’arôme de châtaigne et noisette, figure également sur la carte, une boisson, très prisée des Japonais pour ses vertus désaltérantes.
Une année 2024 prometteuse
Vous le remarquerez forcément, Comme un grain expose le travail d’artistes en ses murs : après Leena Noux Art, placeà Corinne Doucet et ses sculptures poétiques. Pour 2024, Éric et Jean-Marc ne manquent pas d’idées ! Ils aimeraient organiser des dégustations de cidres avec une œnologue, créer un événement-jeu autour du cidre et mettre en place des soirées ludiques.
L’enseigne reste ouverte les samedis 23 et 30 décembre (de 10 h à 12 h et de 13 h 30 à 19 h pour la partie caviste, avec pause gourmande l’après-midi + déjeuner et dîner) ; les dimanches 24 et 31 décembre (de 10 h à 12 h pour la seule partie caviste). Les retardataires auront tout loisir de dénicher des cadeaux de dernière minute originaux et très gourmands, comme des caramels au beurre salé ou des petits sablés « maison ».
Anne Sarazin
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