Partager la passion de la Loire
Depuis 31 ans, l’association d’éducation à l’environnement créée en 1992 sensibilise et valorise le territoire ligérien en organisant animations, ateliers et manifestations. Une action essentielle au service de la biodiversité.
Lentement la Toue Barou s’éloigne du rivage pour prendre la direction d’une île sauvage où s’ébattent joyeusement mouettes rieuses, sternes, vanneaux huppés, goélands ou gravelots. Dans le courant, l’embarcation coule ensuite lentement vers le pont Charles de Gaulle laissant admirer les renoncules aquatiques. Dans l’eau cristalline, paradis des brochets et goujons, on devine la présence de l’immense silure prédateur légendaire.
« La batellerie est un peu l’ADN de notre association, créée par Bernard Valette et une équipe de passionnés en 1992. Dès 1996, nous avons construit nos premiers bateaux de Loire à partir de chantiers écoles « explique Jean-Pierre Bessonie, pilier de la structure, installée levée de la Loire à la Chaussée-Saint-Victor, qu’il préside avec talent depuis 1997.
Le projet va vite fédérer tous ceux qui ont la passion du fleuve royal, dernier grand fleuve sauvage d’Europe. Peu à peu, l’association va monter en puissance et développer ses actions et animations itinérantes et encadrées. En 2016, elle quitte ses locaux historiques de la rue Vauvert à Blois pour un grand bâtiment belvédère en bois posé sur sa berge. Propriété d’Agglopolys, l’un de ses partenaires, le site, qui propose notamment une exposition interactive, est un outil pédagogique essentiel pour assurer ses missions d’éducation. Ses quatre bateaux de Loire (futreau, toue, charrière …) le sont tout autant. On y embarque toute l’année depuis le port de la Creusille, sur la rive gauche pour des balades découverte, nature ou même crépusculaire.
Une biodiversité préservée
« La diodiversité s’est étoffée depuis 30 ans. La Loire est désormais un milieu très riche par ses paysages, sa faune et sa flore. On compte par exemple une soixantaine d’espèces de poissons » précise Jean-Pierre Bessonie. Castors, balbuzards (aigles pêcheurs) ou aloses ont fait leur retour tandis que des espèces exotiques végétales envahissantes comme la renouée du Japon ou la jussie s’y sont même installées.
L'Observatoire Loire, un lieu de vie.
Agréée par les ministères de l’Écologie, de la Jeunesse et des Sports et de l’Éducation nationale, adhérente à la fédération des Maisons de Loire, l’Observatoire Loire, a accueilli 19 000 personnes en 2022. Codirigée par Béatrice Amossé et Alain Amiot, elle emploie cinq salariés et plusieurs saisonniers.
En 2026, la future passerelle sur la Loire, voulue et cofinancée par le Département, devrait gonfler ce chiffre. « Nous sommes un acteur touristique à part entière mais aussi un lieu ressource pour l’étude de la faune et de la flore avec de nombreux partenariats avec l’INSA CVL, la LPO ou Loir-et-Cher Nature » conclut Jean-Pierre Bessonnie.
Texte : Jean-Luc Vezon
Photos : CD41/Nicolas Derré
