
Née le 21 septembre 1866 à Poligny (Jura), Hortense Gullon embrasse, à l’âge de 17 ans, une carrière d’enseignante. En 1899, elle est professeure à l’école normale d’institutrices de Meurtheet- Moselle. La carrière de son mari, Jacques Louis Launey, inspecteur de l’enseignement, la conduit à Rouen puis à Lyon. Elle arrive à Blois en 1908 pour prendre la direction de l’école primaire supérieure de jeunes filles, aujourd’hui siège du conservatoire et de l’école des beaux-arts.
Hortense est un pur produit des écoles de la République. Très dévouée à la cause féminine, elle s’applique, par la qualité de l’enseignement dispensé dans son établissement, à former d’excellentes futures institutrices.
Durant la guerre de 1914-1918, l’école est transformée en hôpital militaire. Le courage et le dévouement d’Hortense seront salués par la remise de la médaille de la Grande Guerre.
Féministe avant l’heure

Hortense devient une personnalité incontournable de la ville de Blois. Décorée en 1924 de la Légion d’honneur par le maire de la ville, elle intègre, à ce titre, le conseil d’administration du comité départemental (elle est la seule femme à siéger au sein de cette institution exclusivement masculine).
Retraitée en 1930, elle poursuit ses engagements en défendant le droit de vote des femmes. Élue présidente de la section blésoise de l’Union française, elle donne, en 1934, une conférence publique à la mairie de Blois sur la place des femmes dans la nation. Hortense Launey a toujours défendu les valeurs du savoir et de la réussite par le travail. Elle s’éteint en 1953, laissant derrière elle le souvenir d’une femme précurseur du militantisme féministe, fidèle à la devise de son manuel de morale : « Ne jouir que de ce qu’on a conscience de mériter. »
Frédéric Hemery