Marie Glédel, l’Instagrameuse aux 23 600 abonnés, est à l’origine du hashtag (mot-clé, NDLR) #JeSoutiensMon41 lancé à l’heure des premiers confinements liés à l’épidémie de Covid-19. Au départ, elle souhaitait réunir les informations sur les commerçants qui s’organisaient avec de la vente à emporter ou du Click & Collect, puis elle a eu l’idée de mettre en lien boutiques de vêtements et sites touristiques. La jeune femme a ainsi posé sous l’objectif de Violaine, photographe blésoise, dans des sites emblématiques du département, vêtue de tenues prêtées par des commerçants. L’opération a rencontré un joli succès et Marie a d’ailleurs un nouveau partenariat avec l’association « Les vitrines de Blois », qui regroupe les commerçants du centre-ville. « J’ai commencé à mettre en avant les soldes et la fête des Mères. Les commerçants m’ont offert des chèques-cadeaux, je suis allée filmer les magasins adhérents, puis j’ai montré mes emplettes en story. Ça a permis de promouvoir les chèques-cadeaux. » Le hashtag #JeSoutiensMon41 continue d’évoluer. « Beaucoup de commerçants l’utilisent, ça me fait plaisir », remarque-t-elle.
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Portrait d’une « Instagrameuse »
C’est une jeune femme toute simple, souriante, abordable… et très photogénique. Marie Glédel est ce qu’on appelle aujourd’hui une « influenceuse », avec toutes les réserves qu’on peut appliquer à ce terme. Sur son compte Instagram, qui compte plus de 23 000 abonnés, elle est très active dans le soutien aux commerces locaux et au tourisme du département.
Marie est née à Blois il y a vingt-huit ans. Collégienne aux Provinces, lycéenne à Camille-Claudel, elle a obtenu un bac « arts appliqués » car elle souhaitait alors devenir architecte d’intérieur. Direction Clermont-Ferrand pour un BTS Design d’espace. Diplômée à 20 ans, elle se trouve trop jeune pour intégrer le monde du travail, elle enchaîne donc sur une école de communication à Bourges et obtient un Bachelor. Elle termine son cursus sur Orléans avec un Master en communication et marketing événementiel sportif. Cette dernière année se déroule en alternance dans une mutuelle à Tours. C’est là qu’elle travaille aujourd’hui, à la communication événementielle nationale. Elle occupe son poste trois jours en télétravail, les deux autres jours, elle s’y rend en train.
Les débuts sur Instagram
« C’est mon conjoint qui m’en a parlé la première fois, je ne connaissais pas, mon téléphone du moment ne me permettait pas de l’utiliser. J’ai installé Instagram sur mon téléphone suivant, mais je ne m’en servais pas plus que ça. En Master, j’ai compris l’importance des réseaux sociaux, j’ai suivi des cours sur l’influence. Mon compte a vite grossi, notamment grâce au partage de compte qui se pratiquait beaucoup à une époque. Des marques ont alors pris contact avec moi pour organiser des jeu-concours quand j’ai eu environ 3 000 abonnés. »
Marie et les commerçants
Elle est à l’initiative de l’ingénieux hashtag (mot-clé) #JeSoutiensMon41, imaginé lors du premier confinement pour aider les commerçants blésois alors en pleine tourmente. « Je voyais des boutiques qui se démenaient pour continuer à travailler, qui signalaient : “Ici, on fait vente à emporter” ou “Ici, on fait click and collect”. Au début, je me contentais de repartager ces informations, et puis je me suis dit qu’il faudrait tous les réunir, créer un hashtag ». Ainsi est né #JeSoutiensMon41. Dans la foulée, Marie a eu l’idée de mettre en lien les boutiques de vêtements et les sites touristiques (voir article du magazine ci-dessus). « Depuis, j’essaie de repartager au maximum les informations autour des nouveaux commerces de Blois mais aussi des alentours. »
Marie a créé un deuxième compte Instagram, pour l’instant privé, intitulé « Je découvre le 41 », avec des bons plans et des infos sur les commerçants… « Les informations sont plus appropriées sur ce compte-là que sur un compte à mon nom. » Elle réfléchit à le rendre public.
Groupes thématiques
« J’aime créer des petits groupes sur un thème, par exemple autour de la course à pied. J’ai un groupe sportif sur Instagram et un autre groupe “mariage” sur WhatsApp. Sur ces groupes, on discute, on s’entraide. Je prépare le semi-marathon de Paris. C’était prévu pour il y a deux ans mais à cause du Covid, il y a eu deux reports… Et puis ma grossesse. Donc, cette fois, c’est pour mars 2023 et l’objectif est de le courir avec mes parents et mes frères. »
Instagram : temps consacré & vie privée
Marie se rend donc à Tours en train deux fois par semaine pour son travail, ce qui représente quarante minutes de trajet matin et soir. « Ces deux fois quarante minutes, je les consacre à Instagram », explique-t-elle. Elle prend alors le temps de répondre aux messages, une activité très chronophage. Les jours où elle travaille de chez elle, elle prend une heure par semaine sur sa pause de midi pour faire de nouvelles photos avec sa photographe attitrée, Violaine (https://www.violainem-photographies.com/), « devenue une amie ».
Marie publie du contenu nouveau à peu près tous les jours. « J’essaie d’être active en story aussi. J’ai beaucoup d’interactions, c’est super, je reçois plein de conseils, de questions… Ça génère beaucoup d’échanges. »
Marie est la maman d’un petit Gabin et elle va se marier l’année prochaine. Ça aussi, on l’apprend sur son compte Instagram. La jeune femme assure toutefois mettre des limites à ce qu’elle publie : « J’aime bien avoir ma petite vie privée. Je ne montre pas la tête de mon bébé, par exemple. Il faut faire très attention quand même. Ça reste des réseaux sociaux, on ne sait pas toujours qui nous regarde… » Bref, Marie a la tête bien sur les épaules. Et si elle se réjouit de ce qu’elle fait sur Instagram, elle précise que c’est « un plus » dans sa vie. « J’ai un travail à plein temps à côté, avec de vrais collègues, trente-neuf heures dont j’ai besoin. Sur Instagram, tout est virtuel ».