Ses glaces Ô Douceurs de la Cisse ont vite trouvé leurs adeptes. Il faut dire qu’avec son cahier des charges exigeant – produits locaux, bio, de saison, purée de fruits maison – le résultat s’annonçait prometteur. Titulaire d’un CAP de pâtisserie, doublé d’un CAP de glacier, Auriane Leddet a trouvé le champ professionnel qui lui permet de se renouveler en permanence. Ses glaces à la reine des prés ou à la tagète passion, une plante aromatique au goût de fruit de la passion, en sont de bons exemples. Sans parler de sa recette phare : la Carabelle, qui alterne base meringue, glace au chocolat, caramel, glace vanille et meringue décorative… Alors qu’elle cherchait à agrandir son laboratoire, Auriane a eu l’opportunité d’intégrer le pôle d’activités Maurice-Genevoix, à Onzain, où elle a ouvert en février dernier un salon de thé. Un espace cosy où déguster ses glaces, bien sûr, mais aussi ses douceurs de saison comme les bûches et entremets glacés ou son pumpkin spice latte maison (café, lait, épices, purée de courge…).
Alice Enaudeau
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Auriane Leddet, artisan-glacier ancrée dans son territoire
Auriane Leddet est devenue productrice de glaces artisanales après un cursus orienté vers le monde rural et l’environnement. Un parcours cohérent pour celle qui conçoit son activité comme une manière de contribuer à la vie locale.
La glace artisanale, Auriane Leddet a commencé à y penser après avoir rencontré un artisan glacier qui produisait ses glaces avec le lait de son propre cheptel de vaches et de brebis, du côté de Rocamadour. Ça a fait tilt. La jeune femme rêvait de monter sa société, elle aimait cuisiner, les glaciers artisanaux n’étaient pas légion à Blois et alentour, elle a foncé. Histoire de ne pas se limiter à un savoir-faire, elle a commencé par passer son CAP pâtisserie, qu’elle a doublé du CAP glacier dès l’année suivante.
Faire vivre le tissu local
En 2022, Auriane démarre sa production à domicile. Mais pas avec n’importe quel cahier des charges. Tant qu’à confectionner des glaces artisanales, autant utiliser des produits locaux, biologiques si possible et de saison. Ses ingrédients de base (œufs, lait), fruits et aromates proviennent ainsi des fermes voisines ou de ses propres cueillettes sauvages. Et en lieu et place des fruits exotiques, Auriane confectionne une glace à la passion à partir de la tagète passion, une plante aromatique cultivée par Marie Wacquez. « Les valeurs locales ont toujours été très importantes, explique Auriane. D’autant plus après mon passage en lycée agricole, lorsque j’ai passé un BTS de services en espace rural. »
Ces valeurs ne se limitent pas à la phase cuisine. Ainsi a-t-elle rénové, avec l’aide de son conjoint, une vieille remorque qui lui sert de foodtruck avec tables et chaises sur les marchés et évènements locaux. « Mon objectif, c’était de me déplacer, de participer aux manifestations locales et de rencontrer des gens. Être commerçant, ce n’est pas que faire du chiffre d’affaires. C’est contribuer à la vie locale en apportant de la convivialité et de la diversité sur les différents évènements qui s’y déroulent. »
Salon de thé et vente à emporter
Quand, au bout de huit mois d’activité, il a fallu augmenter la production et partir en quête d’un plus grand laboratoire, Auriane s’est retrouvée à la croisée de deux chemins : se limiter à la production-vente ou élargir l’activité avec un commerce attenant. Un choix complexe qui s’est fait de lui-même quand la municipalité de Veuzain-sur-Loire (Onzain) lui a proposé l’une des cellules du pôle d’activité Genevoix aménagé dans l’ancienne école. Sa taille, sa situation à deux pas du centre-bourg et la terrasse attenante ont guidé Auriane : le labo allait se doubler d’un petit salon de thé.
Dans cet espace joliment aménagé, les boissons sont tout aussi soigneusement sélectionnées : infusions et sirops locaux, thé éthique, café d’une plantation familiale du Salvador moulu et torréfié à Vouvray… « Je jongle entre bio et local », explique-t-elle.
Ici, pas de carte figée à l’année. Outre les glaces, on s’y régale d’une pâtisserie ou d’une boisson de saison comme le moelleux pomme-poire cannelle ou le pumpkin spice latte maison au sirop de citrouille. Autant de créations qui lui permettent de satisfaire son besoin de renouvellement permanent et d’inscrire son commerce dans le calendrier local.
Et si Auriane jongle désormais entre la production (glaces, desserts glacés, pâtisseries sur commande) et le salon de thé, pas question d’abandonner l’itinérance. Ancrée dans son territoire, elle continue autant que possible à prendre part à la vie qui l’anime avec sa remorque Ô Douceurs de la Cisse. Alice Enaudeau
