L’ouverture de leur atelier au début de l’année a été saluée avec enthousiasme par les musiciens propriétaires d’instruments à cordes frottées. Luthiers depuis dix ans, Rachel Copin et Vincent Lemoine, 35 ans, fabriquent, réparent et entretiennent violons, violoncelles et altos pour elle ; contrebasses et archèterie pour lui. Précédemment installé à Lille, le couple aspirait à rejoindre le Loir-et-Cher, où vivent parents et amis d’enfance. « Pour la qualité de vie ici aussi. »
Dans l’univers baigné de lumière du lieu, chacun oeuvre dans la concentration et la minutie. Sous leurs doigts, des bois aux essences particulières. « L’érable, l’épicéa, l’ébène, le palissandre », énumère Rachel. Ou, rare, « le pernambouc, un bois brésilien résistant et souple, parfait pour l’archèterie », complète Vincent. Partager leur passion du métier est naturel chez le couple et, tout aussi spontanée, la volonté de faciliter l’accès à la musique avec la location d’instruments. « Nous sommes des luthiers de proximité ! »
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Luthiers de proximité
Luthiers, Rachel Copin et Vincent Lemoine se consacrent à la fabrication à un haut niveau d’exigence d’instruments à cordes frottées, ainsi qu’à leur réparation et à leur entretien. Désireux de faciliter l’accès à la musique à un grand nombre de personnes, ils louent aussi ces instruments. Passionnés par leur métier, ils en font découvrir les coulisses avec plaisir, un plaisir partagé.
Rachel Copin, originaire de l’Aveyron, et Vincent Lemoine, du Vendômois, se sont rencontrés en Angleterre, à l’école de lutherie de Newark. Ce n’est pas un hasard s’ils ont fait le choix du métier passion de luthier. Pour Rachel, « des parents mélomanes et une grand-mère artiste. Sculptrice, elle était aussi pianiste, pas professionnelle mais d’un très bon niveau ; et mon grand-père était violoniste. » Une influence reçue en héritage aussi pour Vincent, quoique un peu différente. « Mes parents n’étaient pas musiciens, mais j’ai toujours fait de la musique avec mes frères. Avec mon grand-père, je travaillais le bois, et lorsque l’on associe le bois et la musique dans le même univers, c’est celui de la lutherie. Dès le lycée, j’ai su que c’était ce métier que je voulais faire. »
Le goût de la fabrication des instruments de musique
Après Lille, c’est à Blois que le couple a ouvert son atelier au n° 13 de la rue Beauvoir. Une rue accessible, passante et proche du conservatoire de musique et un lieu baigné d’une lumière traversante. « Nous avons reçu un bon accueil de la ville et de notre clientèle, heureuse de ne plus avoir à se déplacer à Tours ou à Orléans. » Rachel et Vincent ne sont pas « des petits jeunes qui s’installent », comme l’on dit. Petits sourires du couple qui souhaiterait presque avoir quelques rides d’avance. « Nous ne sommes pas si jeunes (35 ans, NDLR) ; cela fait dix ans que nous sommes luthiers ! »
L’un comme l’autre n’ont jamais été inspirés par une carrière de musicien. « J’ai toujours été attirée par le travail de la matière », explique Rachel qui se consacre au quatuor, violons, altos et violoncelles neufs et anciens. Idem pour Vincent qui se consacre plutôt aux contrebasses, modernes ou baroques, et aux archets.
L’archèterie, tout un art
« Le choix de l’archet est aussi important que celui de l’instrument. » Outre le bois pernambouc, bois brésilien rare qui reste souple malgré sa dureté, le luthier emploie du crin de cheval pour la réalisation de la mèche, nom donné à l’élément en contact direct avec les cordes de l’instrument et qui, par frottement, produira un son. Ces crins proviennent de Mongolie ou de Sibérie. « Les blancs conviennent au quatuor et les noirs aux contrebasses pour un son plus fort et rugueux. »
De 15 à 20 % des crins reçus sont rejetés, faute de convenir, imparfaits, opaques, d’une mauvaise pigmentation. La colophane appliquée pour déclencher la vibration de la corde est fabriquée avec de la résine de pin séchée ; comme le vernis appliqué sur les instruments terminés qui est, quant à lui, aussi le résultat d’une fabrication maison et naturelle. « Et cela depuis la création de la lutherie. »
L’archèterie se rapproche parfois de la joaillerie avec l’introduction d’alliages, voire de matières précieuses dans la fabrication d’un archet. « Le bois d’ébène, la nacre, l’argent, l’or… »
Luthiers de proximité, c’est ainsi que se définissent Rachel et Vincent. « Nous voulons faciliter l’accès à la musique à un maximum de personnes. Nous louons ainsi des instruments adaptés à la taille du musicien, dont nous réglons la sonorité avec soin en fonction de chacun. » Une démarche à laquelle le couple tient !
Capucine Beauchamp
13, rue Beauvoir à Blois
02 34 03 88 66 – contact@copin-lemoine.fr
COPIN – LEMOINE LUTHIERS
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