Dans l’atelier de Michaël Martin-Badier, ouvert il y a trois ans à Mesland, on est transporté par les odeurs et les couleurs : le parfum du crin et du jute se mêle aux tissus qui attendent le coup de ciseaux. Ancien scénographe et metteur en scène, Michaël a quitté les plateaux d’opéra et de théâtre « pour [se] rapprocher de la matière », troquant ainsi l’étoffe des rideaux de scène pour celle destinée à garnir fauteuils et banquettes.
Après avoir repris des études à l’école Boulle, à Paris, il en sort pourvu des techniques traditionnelles, que l’expérience acquise dans son atelier ne cesse d’enrichir. Chaque meuble passé entre ses mains est retapissé avec soin, dans le respect du style et de l’époque. Michaël a su éduquer son œil, perpétuant ainsi un savoir-faire précieux. Il ne se contente pas de restaurer ; il crée aussi des pièces uniques avec des ébénistes. Attaché à la qualité, il sélectionne des tissus de grande facture, anglais, italiens et français. Reconnu par ses pairs pour son savoir-faire et sa créativité, Michaël est désormais artisan d’art.
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Rencontre avec Michaël Martin-Badier, metteur en scène des étoffes
En découvrant l’atelier de Michaël Martin-Badier, ouvert il y a trois ans dans le centre du village de Mesland, on est immédiatement transporté par les odeurs et les couleurs : le parfum du crin et du jute se mêle aux tissus qui attendent le coup de ciseau. Ancien scénographe et metteur en scène, il a quitté les plateaux d’opéras et de théâtres « pour se rapprocher de la matière », troquant ainsi l’étoffe des rideaux de scène pour celle destinée à garnir, réparer, restaurer des assises abîmées ou nouvellement créées.
Lorsque Michaël Martin-Badier décide de faire profession de tapissier décorateur, c’est aussi une manière de maintenir une tradition, une passion familiale pour les beaux objets, les belles matières et de cheminer dans les pas de ceux de sa famille qui furent antiquaire ou tapissier bourrelier.
Retour à l’école… Boulle
Retour donc sur les bancs de l’école, au sein de l’école Boulle, établissement renommé d’enseignement des métiers d’art à Paris, baptisée ainsi en référence à l’ébéniste français des XVIIe et XVIIIe siècles. Là, Michaël va acquérir les techniques et méthodes traditionnelles de son art, que l’expérience acquise au sein de son atelier ne cesse d’enrichir. Chaque meuble qui passe entre ses mains est retapissé avec soin : « la confection de la garniture est effectuée dans le respect du style de la pièce et de son époque ». Michaël a su éduquer son œil pour repérer ces détails, perpétuant ainsi un savoir-faire précieux. Il restaure, il crée aussi ‒ en collaboration avec des ébénistes ‒ des pièces uniques.
Attaché à la qualité, il sélectionne des tissus de grande facture, anglais, italiens et français, pour ses créations. Son savoir-faire est connu de ses clients partout en France, qui apprécient son coup de main, sa maîtrise des matières nobles. Ce talent n’a pas échappé à ses pairs, qui l’ont élevé au rang d’artisan d’art. Il est détenteur de techniques parfois pluricentenaires, qu’il tient à partager auprès des générations montantes en rejoignant l’association « De l’or dans les mains » en tant qu’artisan intervenant.
L’association sensibilise les jeunes aux métiers manuels en les faisant entrer dans la pratique artisanale et manuelle. Michaël Martin-Badier donne de son temps pour initier des collégiens aux gestes de son métier, une chance en quelque sorte qui leur est donnée d’apprendre de leurs mains, l’apprentissage manuel ayant tendance à disparaître de l’école. De quoi aussi « éveiller des curiosités et peut-être aussi des vocations par le maniement de la matière ». Mettre dans la lumière l’intelligence manuelle pour perpétuer des savoir-faire dont notre patrimoine a besoin est un beau programme. Michaël Martin-Badier s’y emploie.
Olivier Durand
15, rue de la Poste – 41150 Mesland
06 09 23 53 52 – Site web
Photos : CD41/C.Chigot
Vidéo : CD41/N.Derré/T.You