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Sur les chemins

Vendôme
4 juillet 2023
Temps de lecture : 4 minutes

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Sur les chemins

Quatre chemins traversent le Loir-et-Cher : deux « Compostelle » passant par Blois et Vendôme, la voie Saint-Martin (de Vendôme à Tours) et la Via Ligeria. On estime à 400 le nombre de pèlerins qui les empruntent chaque année. En 2010, Jacques Colas et un autre pèlerin s’aperçoivent qu’aucun hébergement n’est organisé. « Chacun se débrouillait pour trouver gîte et couvert, il existait de réelles attentes dans ce domaine. » Le temps de bien baliser les différentes voies, de trouver les familles hébergeantes… en 2013, l’association Compostelle 41 se crée avec un numéro d’appel et des permanences téléphoniques. Dix ans plus tard, cette étape anniversaire montre la satisfaction d’une réponse apportée aux marcheurs. En 2022, « 160 pèlerins ont été hébergés ». Ce chiffre est en évolution, avec la fréquentation des chemins en nette hausse. L’association compte 25 familles hébergeantes entre Morée et Prunay-Cassereau. « Nous en recherchons d’autres sur la Via Ligeria. Cette nouvelle voie part de la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, suit la quasi-totalité de la Loire jusqu’à Besançon en passant par le sud du Loir-et-Cher, ainsi que par Blois », précise Jacques Colas, président actuel de l’association.

  • Sur les chemins de Compostelle
    Jacques Colas, président de l'association Compostelle 41.

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Dix ans d’aide aux pèlerins pour Compostelle41

Créée en 2013, l’association COMPOSTELLE 41 aide ceux qui marchent sur les Chemins à trouver un lieu d’accueil familial pour les héberger et leur assurer le couvert d’un soir. Etape anniversaire pour elle ! Rencontre avec son président, Jacques Colas.

Marcher pour se libérer

Jacques Colas est un pèlerin sur les chemins de Compostelle comme sur d’autres, comme ceux de l’île de ShikoKu au Japon. « Le cheminement de 1 300 km passe par 88 temples situés en général au sommet d’une volée de marches à gravir. » Il lui a fallu 49 jours pour boucler ce pèlerinage. « C’est comme si vous étiez sur une autre planète. » Un passage hors du temps appréciable, « du fait d’une fréquentation moins importante que sur Compostelle. Il en existe d’autres, en Amérique du Sud par exemple ou La Mecque qui en est un aussi ! ».

A partir de 2008 et pendant 15 années de suite, Jacques est parti sur les chemins, soit l’équivalent de 10 000 km parcourus à pieds. Que retire-t-on de s’en aller ainsi ? « Que du bonheur ! On part souvent avec un petit boulet à emmener, le besoin d’une rétrospective sur soi, d’une réflexion. Puis marcher devient une addiction. On se sent si bien, libéré de tout ! » Dans son paquetage (de 8 kg), que le nécessaire. « Un peu de pharmacie… un tee-shirt, un short… C’est là que l’on s’aperçoit que peu nous suffit et que se détacher de notre confort est très facile. » Jacques qualifie notre société « de trop pressante. Sur le chemin vous revivez ! ».

Pour le LCI n°112, portrait de Jacques Colas, président de l’association Compostelle 41. Ici, à Vendôme, le mardi 9 mai 2023.

Un accueil familial organisé

L’association compte une centaine d’adhérents. Très active, elle assure des permanences mensuelles à l’office de tourisme de Vendôme, parc Ronsard, de 14h à 17h, ainsi que des accueils téléphoniques destinés à aider les pèlerins à trouver gîte et repas pour la nuit à chaque étape. « Le pèlerin appelle pour avoir un hébergement familial en échange d’une donation de 25 euros pour la nuit, le petit déjeuner, la douche. Chaque jour, il doit faire tamponner aussi la créanciale ou la crédenciale. » Un document qui recommande le pèlerin auprès de ses hôtes. De Vendôme à la cathédrale de Santiago de Compostelle, terme final du pèlerinage, il y a 1 553 km. « Quand on part sur Compostelle, on peut partir pendant deux mois si tout va bien et selon son rythme ! »

Que du religieux dans la démarche ?

« Non, c’est plus le côté sportif, celui de la découverte, d’une exploration intime qui motivent la majorité des pèlerins qui s’engagent sur les Chemins. Seuls 10 à 15 % d’entre eux le font dans un esprit chrétien. » explique Jacques Colas.

La Compostela, importante dans le quotidien espagnol

« L’avoir confère des avantages dans la vie courante des locaux, comme par exemple des points supplémentaires au baccalauréat ! Pour obtenir la Compostela et bénéficier des avantages à la posséder, le pèlerin espagnol doit parcourir les 100 derniers kilomètres du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle à Santiago, le terminus. »

La meilleure période pour partir

« Le printemps ! Les mois de mai et septembre sont les plus fréquentés. A Saint-Jean-Pied-de-Port où les quatre voies se rejoignent, 80 000 pèlerins passent. Il y a eu 30 % d’augmentation de ces passages. »

Des sorties pour tous

L’association participe à et organise de nombreux évènements (sorties, conférences…) ouverts à tous les publics, marcheurs ou pas.
9 septembre : marche pèlerine sur la voie de Tours (via Turonensis), de Blois à Onzain, d’environ 16 km.
29 septembre à La Chaussée-Saint-Victor : conférence « Le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, du Moyen-Âge à nos jours » par Patrick Huchet, au centre culturel Le Carroir à 20 heures.
6,7 et 8 octobre à Vendôme : exposition « Les 10 ans de Compostelle 41 », à la chapelle Saint-Jacques. . 7 octobre : conférence audiovisuelle « 25 000 kilomètres à pied sur les chemins de pèlerinage » par Jean-Pierre Musialowski à 18h30 à la chapelle Saint-Jacques.

Texte : Annette Fluneau
Photos : CD41/Cyril Chigot

Plus de renseignements sur www.compostelle41.fr

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