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Tradition et exotisme

La Ferté-Beauharnais
21 février 2023
Temps de lecture : 3 minutes

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Tradition et exotisme
Au Beauharnais, on voyage en cuisine… ©CD41/ C. CHIGOT

À eux deux, ils portent tellement de cultures que leur façon d’appréhender la cuisine ne peut que surprendre !
Sherri est américaine avec des ascendances apache, mexicaine et irlandaise, Nicola est bolivien du côté maternel et ch’ti de l’autre. Ils ont racheté l’auberge Le Beauharnais l’été dernier et y proposent une cuisine gastronomique originale. Sur une base de produits locaux de saison, ils ouvrent les saveurs sur le monde et réinterprètent la cuisine traditionnelle. Nicola, le chef, explique : « Vous allez reconnaître ce qui est servi dans votre assiette, mais vous allez le manger d’une façon différente. » Le dos de cerf est, par exemple, servi avec une sauce mole d’origine mexicaine à base de maïs, cacahuètes, cacao et piment ; le sanglier cuit au barbecue « à l’américaine » est servi dans un chausson de pâte comme en Bolivie. Les retours sont positifs : « Les clients sont d’abord dubitatifs. Et finalement, ils apprécient beaucoup car ils découvrent des produits qu’ils connaissent mais préparés différemment. » Sherri propose des accords avec spiritueux et vins. « Sur la même ligne que la cuisine, je mets en avant les produits locaux, nous sommes des ambassadeurs de la Sologne. »


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En Sologne, l’auberge Le Beauharnais propose une cuisine « glocale »

« Je connais bien le coin, dit Sherri Boniface, j’ai vadrouillé un peu partout… » Avant de racheter l’auberge Le Beauharnais l’été dernier, Sherri et Nicola Boniface ont travaillé à Lamotte-Beuvron, Yvoy-le-Marron, Chaumont-sur-Tharonne, Salbris, Orléans… où ils se sont rencontrés. Entre eux, ça a été le coup de foudre.

Tous deux travaillent donc ici et là en Sologne, après quoi ils s’installent en région parisienne pendant quatre ans et collaborent avec de grands chefs pour se perfectionner dans leur métier respectif… Jusqu’à ce coup de téléphone de l’ancien propriétaire de l’auberge Le Beauharnais qui leur répète plusieurs fois dans la conversation combien cette auberge est idéale « pour un couple ». L’installation fait alors partie de leurs objectifs mais ils ne s’attendent pas à ce qu’elle se présente si vite. L’opportunité qui s’offre à eux, ajoutée à la perspective de revenir dans les alentours de Lamotte-Beuvron a tout pour les tenter. « On s’est décidés, tout s’est joué entre la Saint-Valentin et août. Ça a été rapide. On aime la région, la gamme de produits locaux qu’on trouve ici. » Et ils sont habitués à travailler ensemble. 

  • Pour le LCI n°110, portrait de Sherri et Nicola Boniface, patrons de l'Auberge Le Beauharnais. Ici, dans la salle de leur restaurant, le mercredi 4 janvier 2023.

Une ouverture sur le monde

Ils rachètent donc Le Beauharnais et instillent à l’auberge leur touche particulière : une ouverture sur le monde. Nicola explique qu’ils ont inventé un adjectif qui caractérise leur démarche : « Glocale. Nous avons une vision à la fois locale et globale de la restauration ». Saveurs, épices, interprétation des plats vont du côté « global » mais les produits utilisés sont au maximum issus du « local. Vous allez reconnaître ce que vous avez dans l’assiette mais vous allez le manger d’une façon différente. » 

Ils précisent que leurs origines – Sheri est américaine avec des origines apache, mexicaine et irlandaise et Nicola est mi-bolivien mi-chti ! – participent aussi à cette ouverture. Ils ajoutent : « En plus, nous sommes gourmands et nous voyageons. La culture d’un pays ou d’une région passe par la nourriture. On peut trouver la même viande d’un côté ou de l’autre de la planète, mais elle ne sera pas cuisinée de la même façon », note Nicola.

Sherri a remplacé les spiritueux « traditionnels » qu’on trouve partout par leur équivalent élaboré en vallée de la Loire, de même que les bières. « C’est important de mettre en valeur la région, explique-t-elle. Nous sommes tous les maillons d’une chaîne. Sans les producteurs, sans les touristes, sans les locaux, nous ne sommes rien. » Sherri et Nicola travaillent beaucoup avec les gîtes des environs. « C’est important de s’inscrire dans la vie locale. » Ils sont également très proches de leur clientèle. Nicola s’arrange pour voir chaque table au minimum une fois pendant le service. Pour cette année qui démarre, Sherri et Nicola ont des projets. « On veut se concentrer sur la RSE1, l’environnement, la cuisine éco-responsable… » Ils souhaitent adopter une ruche, développer leur potager et donc l’utilisation de leur propres fruits et légumes dans la cuisine de l’auberge. Bref, un jeune couple plein d’idées et soucieux de son environnement.

1 – Responsabilité sociétale des entreprises : prise en compte volontaire des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques des activités des entreprises.

Julie Bind

18, rue Napoléon III – 02 54 83 64 36
Ouvert midi et soir du jeudi au dimanche et le lundi midi
aubergelebeauharnais.fr

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