Le château de Cheverny fête sa 100e année d’ouverture au public. L’occasion rêvée de (re)découvrir ses jardins, particulièrement admirables. Une succession de six univers, de six ambiances différentes, de jaillissements de formes, d’explosion de couleurs. Le jardin potager Bouquetier associe planches de légumes et essences florales. À voir : sa tonnelle aux orchidées, riche d’idées à repiquer chez soi… Le Jardin des apprentis oscille, pour sa part, entre architectures à la française et à l’anglaise ; il s’étend sur un hectare dans une diversité d’univers colorés, lumineux ou empreints de fraîcheur. Le Labyrinthe, lui, a sa devise canaille : « Qui s’y risque ! » Le cheminement entre les « murs » de laurier palme fait perdre, en effet, le sens de l’orientation. Oserez-vous ? Coup de coeur pour le Jardin de l’amour, apaisant, intimiste avec son miroir d’eau, ses cygnes en noir et blanc, son sentier plus sauvage. Dernier créé, le Jardin sucré est une succession de « chambres » d’essences fruitières, à croquer. Le Jardin des tulipes fait sa sieste estivale mais promet du spectacle… à admirer au printemps 2023 !
Annette Fluneau
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Cheverny : un écrin de jardins pour château emblématique
Il y a cent ans, en 1922, le château de Cheverny et ses jardins s’ouvraient au public. Depuis cette date, le lieu ne cesse de se renouveler pour séduire de plus en plus de visiteurs. Ses jardins constituent l’écrin de cette demeure historique. Après un 6e jardin… sucré, celui-ci, le jardin des Tulipes se révélera spectaculaire au printemps 2023. D’ici là, on fait le tour des jardins…
Le château de Cheverny se dresse au cœur d’un parc à l’anglaise paysager de 32 ha de pelouses, plantés d’arbres remarquables ; séquoias, cèdres, tulipiers, tilleuls dont l’un, en terre depuis 1870, présente une silhouette étonnante. Quatre hectares de ce parc sont consacrés aux jardins. Actuellement au nombre de six, chacun distille une ambiance singulière. Leur mise en place et leur entretien sont effectués par une équipe de 7 jardiniers. Pour ce qui concerne les aménagements événementiels qui ponctuent l’agenda du château tout au long de l’année – Fête des plantes, Fête du chapeau, Pâques, l’automne, Noël…– « c’est nous aussi ! » confirme Sami Bouda, chef jardinier. « L’hiver est une période où l’on réfléchit aux évolutions à venir. Nous travaillons sur les couleurs, les architectures, la variété des essences… pour attaquer dès janvier/février », précise-t-il.
Balade au cœur des jardins…
Le jardin potager bouquetier est un premier reflet de ce travail mené en amont. Les légumes et les fleurs s’harmonisent dans un foisonnement végétal de formes et de couleurs. La roseraie où trône la rose « La Cheverny », flirte avec la vigne de table ; un peu plus loin des rosiers lianes épousent des pommiers taillés en cordons. Les plantes aromatiques et les médicinales succèdent à des « rizières » et leurs plantes aquatiques, du goût de mignonnes grenouilles qui vivent désormais dans ce microcosme. « Nous créons des écosystèmes naturels pour aider la biodiversité et les insectes pollinisateurs, auxiliaires du jardinier. » Un exemple de cultures en aquaponie (l’aquaponie crée un écosystème entre la culture de végétaux et l’élevage de poissons dont les déjections servent d’engrais, NDLR) peut être observé et pourquoi pas, reproduit chez soi ! Bananiers, palmiers et une superbe collection d’orchidées trouvent aussi place. « À Cheverny, il est possible de croiser toutes les variétés présentes en France. »
Le jardin sucré, qui s’étend sur 1 ha, est le dernier né. « Sa création a été réfléchie pour une découverte au sol mais aussi une vue du ciel d’où il prend tout son sens. » Ce jardin circulaire guide, par un jeu d’allées, les pas du visiteur vers des « pièces » différentes par les essences fruitières et les saveurs proposées. En devenir, ce jardin sera à redécouvrir dans les années qui viennent. Avant d’être certain que l’implantation d’un jardin est une réussite, le chef jardinier reste attentif. « Je ne crie pas victoire avant cinq ans. ». Le jardin des apprentis pourrait être rebaptisé le jardin des experts tant son architecture est complexe. « Certaines perspectives ont été fermées, d’autres ouvertes. » D’une « pièce » à l’autre, le visiteur a des raisons de s’émerveiller : la pièce d’eau, la tonnelle (20 mètre de long) couverte de glycines violettes et blanches, le jeu des couleurs particulièrement étudié… Il débouche sur l’orangerie est ses tasses. Les œuvres du sculpteur suédois Gudmar Olovson (https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loir-cher/cheverny-sculptures-gudmar-olovson-exposees-jardin-amour-1709390.html), un bassin, des cygnes noirs, des cygnes blancs qui arquent leur col en forme de cœur… voici le jardin de l’amour. Un cheminement entre l’eau et la forêt où « on laisse vivre la nature. C’est une balade reposante, empreinte de quiétude, intimiste, un peu hors du temps. J’aime y venir pour me détendre », ajoute Sami Bouda.
Annette Fluneau – Photos ©CD41/C.Ananiguian
Plus d’informations :
Une boutique de 100 m2 dédiée à Tintin a été créée à proximité de la Maison des vins.
https://www.chateau-cheverny.fr
