Dans son épicerie Bonne Mine bien nommée, Céline Meusnier rayonne. Après vingt-sept ans d’industrie, elle est devenue épicière en septembre 2021. L’ancienne présidente du Convivial Café est repartie de zéro pour, dit-elle, « remettre de l’humanité dans les assiettes ». Majoritairement locaux et issus de producteurs sélectionnés avec soin, les produits couvrent un large spectre des besoins quotidiens : épicerie sèche, légumes frais variés, boissons, conserves, gâteaux sucrés, fromages frais, produits laitiers, pain, hygiène et même artisanat. « On a la chance d’avoir de très beaux produits dans le coin ! » s’exclame Céline. À chaque jour son produit frais bien indiqué sur le tableau noir au-dessus du comptoir : pain le jeudi, légumes les mardi et jeudi, œufs et produits laitiers le mercredi… Et même poisson les jeudi et vendredi grâce à Poiscaille, la version piscicole des paniers de légumes en ligne. Convaincue d’emblée par le projet, la municipalité a même choisi de faire appel à l’épicerie pour approvisionner la cantine scolaire.
Poursuivez votre lecture
Épicerie dynamique pour village vivant
À Landes-Le-Gaulois, Céline Meusnier a ouvert l’épicerie Bonne Mine en septembre 2021. Un projet soutenu par la municipalité pour encourager le développement de la vie locale.
Le 1er septembre 2021, après une carrière de près de trente ans dans la mécanique industrielle, Céline Meusnier a définitivement rangé les outils pour ouvrir une épicerie. Le cap de la cinquantaine aidant, il était temps pour elle de passer à sa deuxième vie, comme elle dit. À la voir dans son épicerie, on croirait pourtant qu’elle a fait ça toute sa vie.
Native et habitante de Landes-Le-Gaulois, Céline a toujours été très investie dans la vie communale. En tant que conseillère municipale et présidente du Convivial Café, le café associatif de la commune. « C’est une expérience qui m’a beaucoup plu pour le lien entre les gens et tout ce qui concernait l’échange en matière d’approvisionnement, le choix des produits, des vendeurs. » D’où l’idée qui finit par doucement lui trotter en tête d’ouvrir une épicerie à Landes.
Soutien municipal
Faute de local disponible, Céline envisage un temps d’opter pour une épicerie itinérante, puis renonce. Jusqu’à ce que le covid vienne jouer les invités surprises et provoque un jeu de chaises musicales bienvenu : devenu trop étroit en raison des mesures sanitaires, le Convivial Café emménage dans l’ancienne caserne des pompiers, sous la salle des fêtes. C’est le maire, Éric Peschard, qui vient alors trouver Céline pour lui proposer de s’installer dans la boutique vacante : « Ce local avait initialement été construit pour accueillir une épicerie qui n’avait pas fonctionné, faute de se différencier des grandes surfaces alentour. Quand Céline m’avait parlé de son projet, j’avais été conquis parce qu’il était singulier », raconte-t-il. Premier adjoint pendant quatorze ans avant de devenir maire, Éric Peschard n’est pas dupe : comme toutes les petites communes, Landes est une commune résidentielle où faire vivre un commerce est difficile tant chacun a pris l’habitude de se ravitailler dans les supermarchés des grands axes. Reste que l’édile a pour principe de ne jamais renoncer : « Quand un habitant vient me proposer un projet, j’essaye de l’accompagner comme je peux. Bien sûr, c’est plus facile de dire non, mais notre mission, c’est de donner envie aux gens, de les encourager. »
Produits locaux et frais
Une devise qui a permis à Céline Meusnier d’ouvrir les portes de son épicerie Bonne mine le 1er septembre 2021, moyennant un loyer mensuel de 300 €. « Un loyer raisonnable car notre objectif n’est pas de gagner de l’argent, mais d’accueillir un commerce pour apporter de la vie dans le village », justifie le maire. Et s’ils ne viennent pas y remplir le chariot de la semaine, les Landais y ont pris leurs habitudes. Il faut dire que l’étal de légumes biologiques de la ferme de Rangy voisine est aussi attractif visuellement que côté tarif. Les laitages et fromages arrivent directement des fermes locales tous les mercredis. Quant au pain, c’est celui au levain de L’Épi nature, à Épuisay, qui a conquis Céline : « Tous les jeudis, Florence vient présenter ses pains dans la boutique ; au moins, les clients savent ce qu’ils mangent et qui le produit. » Une façon, dit-elle de « remettre de l’humanité dans les assiettes ».
Développer les services
Au bout de deux ans, alors que nombre d’épiceries vrac nées suite au covid ont fermé leurs portes, Céline tient bon. Hygiéniques, alimentaires, salés, sucrés, frais ou en conserve, en vrac ou emballés, sa gamme de 450 produits – dont 88 % sont issus de producteurs installés dans un rayon de moins de 120 km – couvre un large spectre des besoins quotidiens. Et la commerçante développe les services pour gagner en visibilité et attirer une large clientèle : dépôt de colis, livraison Poiscaille, café lorsque le Convivial voisin est fermé… « Je sais que ce n’est pas grâce à mes revenus d’épicière que je bâtirai ma retraite, mais ici, je suis à ma place. Cette épicerie, c’est aussi un lieu de vie, de rencontre, les gens se sentent à l’aise, ils viennent discuter. » Tous les atouts d’un commerce de village réussi, en somme.
Alice Enaudeau
12, rue des Écoles – 06 48 39 18 12
Mardi-vendredi : 9 h – 12 h 30/16 h – 19 h Sam-dim : 9 h – 12 h 30
L’épicerie Bonnemine
Facebook
